Between the Nile and the Ganges
Entre Nil et Gange signé par Hussein El Masry en duo avec le sitariste Narendra Bataju est une rencontre musicale entre l’Égypte et l’Inde. Sorti en 2000 sous le label de l’Institut du Monde Arabe (Cité de la Musique, Paris), Entre Nil et Gange réunit deux virtuoses : Hussein El Masry (oud) et Narendra Bataju (sitar), accompagnés de deux percussionnistes — Hanif Khan (tabla) et Adel Shams (riqq et daff). Leur collaboration s’inscrit dans le prolongement des expérimentations musicales d’El Masry sur le oud‑sitar qu’il explore depuis les années 1990. Le dispositif sonore met en valeur un seul grand morceau de près de 55 minutes, une unique improvisation dans le maqâm Shahnaz, qui évoque un carrefour musical et spirituel
Une pièce unique
Durée : environ 55 minutes, une seule plage continue.
Mode musical : maqâm Shahnaz (un mode oriental profond et méditatif).
Progression sonore : démarrage lent et introspectif, montée graduelle en intensité avec l’intervention progressive des percussions
Le morceau unique de l’album Entre Nil et Gange est une improvisation libre, mais son ancrage modal provient clairement du monde arabe : il est basé sur le maqâm Shahnaz, un mode issu de la tradition musicale arabo-persane (et parfois utilisé dans la musique ottomane et turque).
Monde arabe
Le maqâm Shahnaz appartient au système modal arabe (maqâmât), qui repose sur des enchaînements de quarts de ton, de phrases mélodiques typées, et une ornementation spécifique. Ce mode n’a pas d’équivalent direct dans la musique classique indienne (hindoustanie ou carnatique), bien que certaines ambiances ou intervalles puissent s’en rapprocher. C’est donc Hussein El Masry, au oud, qui structure le discours musical à partir de ce mode, sur lequel le sitar de Narendra Bataju vient dialoguer librement, adaptant ses ressources à cet espace modal.
Monde indien
Narendra Bataju ne joue pas un râga indien ici, mais adapte le jeu du sitar au cadre du maqâm proposé par El Masry. C’est une transculturalité active : chacun ne joue pas « sa musique », mais entre dans une zone commune construite, ici plutôt orientée vers le monde arabe, mais enrichie par le timbre et la gestuelle indienne. Le sitar tisse des arabesques scintillantes, tandis que le oud propose une ligne grave et méditative. Les percussions s'ajoutent avec nuances et souffle, gagnant en densité sonore vers la fin.
Style
L’écoute est immersive, contemplative, presque visionnaire : un pont entre deux traditions classiques, arabe et indienne. Le oud et le sitar dialoguent dans une même langue modale, créant un espace sonore universel. Il s’git d’une longue Improvisation, l’album propose un voyage sans ruptures, presque hypnotique. L’écoute qui invite à la méditation, à l’écoute interne. C’est une Œuvre peu médiatisée mais respectée des amateurs de musiques classiques non occidentales.
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