Diaspora of Rembetiko
Artistes Divers
L'album The Diaspora of Rembetiko est une anthologie musicale ambitieuse qui explore l'évolution et la diffusion du rebetiko — souvent appelé le « blues grec » — à travers le monde. Sorti initialement en 2004 par le label allemand Network, ce double CD rassemble 33 morceaux interprétés par 31 ensembles issus de 13 pays différents, illustrant ainsi comment le rebetiko s'est transformé et enrichi au contact de diverses cultures musicales .
Voyage musical
Cette compilation ne se limite pas aux formes traditionnelles du rebetiko. Elle met en lumière ses métamorphoses au sein de la diaspora grecque et au-delà. On y retrouve des artistes emblématiques comme Mikis Theodorakis, Diamanda Galás, Pavlos Sidiropoulos, Ross Daly, ainsi que des groupes tels que Bratsch, Kudsi Erguner Ensemble et les Rembetika Hipsters. Le bouzouki, instrument emblématique du genre, est omniprésent, mais il se mêle ici à des sonorités orientales, balkaniques, flamencos et même blues, offrant une palette sonore riche et variée .
Origines du Rembetiko
Le rebetiko (ou rembetiko) est un genre musical grec né dans les milieux urbains populaires au tournant du XXe siècle. Il est souvent surnommé le « blues grec », en raison de ses origines sociales, de ses thèmes mélancoliques et de son ancrage dans les marges de la société. C’est une musique d’exil, de douleur, de survie, mais aussi de fête et de résistance. Le rebetiko émerge d’abord dans les ports et les quartiers ouvriers de Smyrne (aujourd’hui Izmir), du Pirée, de Thessalonique et d'autres grandes villes de Grèce et d’Asie Mineure. Il est fortement influencé par :
les musiques ottomanes, byzantines et orientales (makam, taximi),
les traditions musicales des réfugiés grecs d’Asie Mineure (notamment après l'échange de populations gréco-turc de 1923),
la musique populaire grecque (dimotika),
et plus tard, des éléments de la musique occidentale (jazz, tango, swing).
Instruments
Le rebetiko est intimement lié à une petite formation acoustique. Les instruments typiques sont :
le bouzouki : à longue manche, devenu emblème du genre,
le baglama : une version plus petite du bouzouki, utilisé souvent pour des raisons de discrétion (les musiciens étaient parfois pourchassés),
la guitare : souvent rythmique, parfois soliste,
le violon, l’accordéon, le santouri (cymbalum grec), ou l’oud, selon les influences régionales,
la voix : souvent nasillarde, douloureuse, exprimant un vécu intense.
Thèmes
Comme le blues, le rebetiko parle d’une marge sociale : celle des rébètes, ces figures proches des contrebandiers, des exilés, des détenus, des opprimés ou des rebelles. Les chansons évoquent :
la prison, la clandestinité, la drogue (notamment le haschich, dans les hasiklidika),
les amours contrariées,
la nostalgie d’un ailleurs perdu (souvent l’Asie Mineure),
les plaisirs de la taverne, de la danse (zeibekiko, hassapiko),
la résilience et la fierté populaire.
Évolution
Années 1920–1930 : Le rebetiko est surtout clandestin. Ses textes sont parfois censurés. Les figures emblématiques sont Markos Vamvakaris, Anestis Delias, Roza Eskenazi, etc.
Années 1940–1950 : Le genre s’assagit. Il entre progressivement dans la culture officielle. Manolis Chiotis introduit le bouzouki à quatre cordes, modernisant le son.
Années 1960–1970 : Renaissance et popularisation grâce à Mikis Theodorakis ou Stelios Kazantzidis. Le genre est teinté de conscience politique, parfois lié à la gauche ou à la contestation contre la dictature des colonels (1967–1974).
Depuis 1980 : Le rebetiko connaît une revival : de jeunes musiciens réinterprètent les vieux titres ou créent des rebetika néo-traditionnels, souvent fusionnés avec le jazz, le rock, ou les musiques du monde (comme dans l’album Diaspora of Rembetiko).
Aujourd’hui
En 2017, le rebetiko a été inscrit par l’UNESCO au patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Il est aujourd’hui reconnu comme une mémoire musicale collective de la Grèce moderne, et comme une expression universelle des peuples déracinés, ce qui explique sa résonance auprès des diasporas et des musiciens du monde entier.
Favorites
Mana mou ellas
Bayat, Irinaki
Bouzouki mou, diplochordo
I giren
Cafe Izmir
For Rita
To blues tou Paliakaravou
Doctor
Thalassa lipisou
Ego mangas Phenomouna