Ulver
Ulver est un groupe norvégien ultra-expérimental, connu pour avoir traversé une évolution musicale radicale au fil des années :
Au début des années 90, ils commencent dans le black metal avec une forte influence folk norvégienne. Leur album Bergtatt (1995) est un chef-d'œuvre mystérieux, à la fois brutal et enchanteur.
Ensuite, ils prennent un virage inattendu vers la musique électronique expérimentale avec Perdition City (2000), un album sombre, urbain, presque cinématographique.
Puis ils continuent d’explorer avec des œuvres comme Blood Inside (baroque, théâtral) ou Shadows of the Sun (minimaliste, mélancolique, presque ambient).
En 2017, ils surprennent tout le monde avec The Assassination of Julius Caesar, un album synthpop, très 80s, mais toujours avec leur ambiance dramatique et poétique.
Chaque album est comme un monde à part. Ce qui est fou, c’est qu’ils changent de style, mais leur identité reste toujours reconnaissable.
Leur nom signifie « loups » en norvégien — et c’est très à propos : ils sont sauvages, insaisissables, et toujours prêts à sortir des sentiers battus.
Période Black Metal / Folk (1993–1997)
Ulver émerge de la scène black metal norvégienne, mais avec une identité bien à eux.
Bergtatt – Et eeventyr i 5 capitler (1995)
Mélange unique de black metal atmosphérique, de chants clairs, et de folk médiéval norvégien. Inspiré des légendes scandinaves. C’est un album poétique, mystique, presque féerique, mais avec des envolées sombres et métalliques.Kveldssanger (1996)
Totalement acoustique et néo-folk, presque un album de musique traditionnelle norvégienne. Très apaisant, mélancolique, dépouillé.Nattens Madrigal (1997)
Là, on entre dans le black metal pur et brutal. Son très cru, saturé à l’extrême, quasi inaudible pour certains. C’est volontaire : l’idée était de revenir à l’essence la plus primitive du genre.
🎧 Trois albums, trois styles totalement différents… et ce n’était que le début.
L’ère expérimentale & électronique (1998–2007)
À partir de là, Ulver abandonne complètement le metal. Ils deviennent un laboratoire sonore.
Themes from William Blake’s The Marriage of Heaven and Hell (1998)
Double album concept basé sur l’œuvre de William Blake. On y trouve du spoken word, du rock industriel, de l’électronique, du trip-hop… Une œuvre dense, philosophique, difficile d’accès.Perdition City (2000)
Un virage urbain et électronique. Très influencé par le trip-hop et le cinéma noir. Atmosphères nocturnes, mystérieuses, presque cyberpunk.
Ils disent eux-mêmes : « musique pour les films imaginaires ».Blood Inside (2005)
Très théâtral, baroque, exubérant. Mélange de rock progressif, d’électronique, d’orgues, de cordes. Complexe et déroutant.Shadows of the Sun (2007)
Un chef-d’œuvre de sobriété et de mélancolie. Piano, cordes, voix chuchotée. Introspectif, apaisant, sublime. L’album parfait pour les longues nuits d’hiver.
Ulver postmoderne (2011–aujourd’hui)
Encore une autre métamorphose. Ils explorent la synthpop, le krautrock, le drone, la musique sacrée, toujours avec une grande classe.
Wars of the Roses (2011)
Plus rock expérimental, un peu plus accessible que leurs précédents albums, mais toujours aussi riche.The Assassination of Julius Caesar (2017)
Ulver en mode synthpop new wave à la Depeche Mode, mais version dramatique. Gros claviers 80s, rythmes dansants, textes ésotériques et historiques.Flowers of Evil (2020)
Dans la continuité du précédent : plus synthétique, encore plus pop, mais toujours sombre, avec des textes profonds.Scary Muzak (2021)
Un hommage à John Carpenter et aux bandes-son horrifiques des années 80. Très minimal, ambiance film d’horreur vintage.
Thèmes récurrents
Mysticisme, apocalypse, spiritualité, déclin de l’humanité
Littérature, mythologie nordique, art sacré
Refus des conventions, rejet de l’industrie musicale
Toujours une ambiance cinématographique et introspective
Pourquoi Ulver est unique
Ils ne font jamais deux fois le même album
Ils ont une vision artistique totale : musique, visuels, performances live.
Leur chanteur, Kristoffer Rygg (a.k.a. Garm), est une figure culte. Sa voix est caméléon : du growl black metal à des murmures presque religieux.