Concertos for Piano

Une Odyssée Romantique

Cette playlist rassemble des concertos romantiques pour piano. Elle offre un panorama de la virtuosité et de l’ampleur symphonique qui ont marqué l’apogée du genre au XIXe siècle. Elle réunit des œuvres emblématiques signées Tchaïkovski, Grieg, Rachmaninov, Liszt et Beethoven, interprétées par des pianistes et chefs légendaires, dans des enregistrements d’une intensité rare.

Tchaïkovski et Richter : le feu sacré russe


La playlist s’ouvre sur le Concerto n°1 en si bémol mineur de Tchaïkovski, porté à incandescence par Sviatoslav Richter et Evgeny Mravinsky. Dès l’introduction, Richter impose une autorité souveraine, à la fois impérieuse et poétique. La direction de Mravinsky, tranchante et dramatique, confère à l’ensemble une tension presque théâtrale. Remasterisé en 2021, cet enregistrement légendaire conserve toute sa clarté et son souffle tragique.

Grieg et Perahia : la lumière nordique

Le Concerto en la mineur d’Edvard Grieg, avec Murray Perahia et Sir Colin Davis, apporte un contraste lyrique et lumineux. L’interprétation de Perahia est toute en finesse et en clarté, faisant ressortir la fraîcheur mélodique et les élans folkloriques de l’œuvre. Davis, à la tête de la Radiosymphonie bavaroise, évite toute emphase inutile pour laisser respirer les lignes du piano. Un sommet de subtilité.

Rachmaninov et Scherbakov : nostalgie et puissance


Dans le Concerto n°2 en ut mineur, Konstantin Scherbakov fait preuve d’une belle maturité : les lignes chantantes du second mouvement sont d’un lyrisme contenu, tandis que le troisième mouvement — Allegro scherzando — explose de vitalité rythmique. La Russian State Symphony Orchestra, dirigée par Dmitry Yablonsky, offre une assise solide, bien que l’ensemble reste un cran en dessous des versions historiques de Richter ou Ashkenazy.

Liszt et Arrau : grandeur visionnaire


Le Concerto n°1 en mi bémol de Liszt, interprété par Claudio Arrau et Sir Colin Davis, est une démonstration de grandeur sculptée dans le bronze. Arrau y déploie une puissance contenue, jamais tapageuse, au service de la structure cyclique de l’œuvre. La London Symphony Orchestra suit avec souplesse et intensité ce dialogue théâtral et innovant entre soliste et orchestre.

Beethoven et Grimaud : l’héroïsme transcendé


La playlist se conclut avec le Concerto n°5 "L’Empereur" de Beethoven, confié à Hélène Grimaud. Sa lecture est à la fois noble et fluide, sans ostentation. Jurowski et la Staatskapelle de Dresde tissent un écrin orchestral d’une grande cohérence, soulignant la modernité formelle de l’œuvre tout en préservant son élan impérial. Une version équilibrée, élégante et profondément humaine.


Cette playlist est une traversée des sommets pianistiques du romantisme, interprétés par des artistes au sommet de leur art. Chaque concerto révèle une facette différente de l’âme humaine — la lutte, la mélancolie, l’espoir, la grandeur. Un must absolu pour tout amateur de piano, à écouter dans l’ordre, comme un voyage initiatique.

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