Did we progress from the 70’s ?

“Did we pro-gress from the 70s” est une plongée immersive dans l’âge d’or du rock progressif, à une époque où la musique repoussait les frontières de la narration sonore, de la technique et de l’expérience sensorielle. Elle témoigne d’une époque où le concept d’album était roi et où chaque morceau semblait construit comme un chapitre d’une épopée sonore.

Contrastes narratifs

Cette liste n'est pas seulement une collection de classiques du prog — elle agit comme une carte mentale d'une époque de quête artistique. On y perçoit l’ambition de dire le monde autrement : technologie, angoisse existentielle, critique sociale et spiritualité psychédélique tissent la trame.

  • The Alan Parsons Project, avec I Robot et Genesis Ch.1. V.32, pose un regard synthétique et dystopique sur l’homme-machine, la perte du libre arbitre et le vertige technologique.

  • Pink Floyd, omniprésent ici, nous entraîne de l’introspection (Hey You, Us and Them) à l’expérimentation cosmique (Echoes, On the Run), dans une alchimie entre intimité et démesure.

  • Supertramp glisse une humanité douce-amère, presque ironique, dans Just A Normal Day ou School, en tissant le quotidien avec un lyrisme feutré.

  • King Crimson, en ouverture (The Court of the Crimson King), impose une théâtralité mystique qui jette les bases de toute une esthétique.

Lecture esthétique

Il s’agit ici moins de “nostalgie” que de réévaluation d’un avenir passé. On n’écoute pas seulement des morceaux : on entre dans des mondes musicaux auto-suffisants, souvent cycliques, parfois inquiétants, mais toujours denses.

Le titre même de la playlist — Did we pro-gress from the 70s — questionne le sens même du “progrès” musical. Cette musique, née d’un désir de complexité et de transcendance, semble demander : Avons-nous vraiment avancé depuis ces architectures sonores ambitieuses ?

Structure & cohérence

La playlist tisse une progression fluide entre morceaux narratifs, climatiques, orchestraux ou minimalistes. L’enchaînement de Tubular Bells, Fool's Overture, puis Shine On You Crazy Diamond fonctionne comme un rite initiatique qui fait passer l’auditeur d’une mystique contemplative à une réflexion sur l’identité et le temps. Nous sommes devant un miroir tendu à notre présent. Cette playlist ne se contente pas de regarder en arrière : elle interroge ce que nous avons peut-être perdu — ou dilué — dans notre rapport contemporain à la musique.

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