Escargot Blues
"Escargot Blues" est une lente dérive émotionnelle dans les profondeurs du blues. Dès les premières notes, la guitare pleure et la voix raconte sans détour les douleurs ordinaires, les amours manqués, les luttes intérieures. Le temps se dilate, comme si chaque morceau demandait à être vécu dans son intégralité, sans hâte, avec toute la lourdeur de ce qu’il porte.
Les morceaux choisis, qu’ils soient livrés par les figures mythiques comme Stevie Ray Vaughan, Junior Wells ou Buddy Guy, ou des voix plus contemporaines et confidentielles comme Henrik Freischlader ou Cee Cee James, s’inscrivent dans une même lignée : celle d’un blues viscéral, vibrant d’authenticité. Les guitares glissent, râlent ou s’étouffent ; les voix oscillent entre la plainte douce et le cri contenu. Il ne s’agit pas ici d’un blues démonstratif ou flamboyant, mais d’un blues qui habite l’espace, souvent lent, introspectif, tendu.
Il y a dans cette liste une attention au poids des silences, aux textures rauques, à l'usure belle des choses simples. Le choix des versions live ou des ballades lentes témoigne d’une sincérité brute : chaque titre semble creuser un peu plus le sillon de la mélancolie, du regret ou de l’acceptation.
Mais malgré la gravité apparente, "Escargot Blues" n’est pas triste. C’est une musique de nuit, de solitude apaisée, un moment pour se retrouver avec soi-même. C’est un hommage au blues lent, au blues qui prend son temps – celui qui ne cherche pas à divertir, mais à résonner.