Women from nowhere
Playlist peuplé de voix féminines, spectrales, chargées de colère ou de grâce. Un territoire hors genres, un espace “women” où l’avant-garde et les incantations électroniques se rencontrent, un chœur de femmes aux voix possédées,
Musique expérimentale
Chamanisme
Ethno-noise
Folk rock post-industriel
CocoRosie, entre folk étrange et cabaret gothique, scande des contes de fées dérangés : Terrible Angels, Beautiful Boyz, Gallows… La voix craque, les sons grincent, et pourtant, il y a une fragilité sublime qui s’élève, comme une chanson d’enfant récitée dans un rêve fiévreux. Stina Nordenstam, elle, parle bas. Elle ne cherche pas à séduire, elle observe. When Debbie’s Back from Texas, Parliament Square : ce sont des nouvelles courtes, des drames miniatures, avec une tristesse presque clinique, mais profondément humaine.
Sainkho Namtchylak, entre blues sibérien et transe mongole, invente un chant de l’exil cosmique. Sa voix ne vient pas du ventre, ni du cœur : elle vient de l’espace. Mari Boine, dans ses différentes collaborations (avec Bugge Wesseltoft, avec Biosphere), rappelle que le chant traditionnel (joik) peut devenir un acte politique, un murmure sacré, ou une onde électro-magique. Ánnámáret, avec ses collègues finlandais, renforce cette dimension rituelle du chamanisme vocal contemporain : Vuoiŋŋat, Nuppi bealde, Mánnu… ce sont des invocations plus que des chansons.
Et puis, Diamanda Galás. Elle ne chante pas, elle déchire : Let My People Go, Anoixe, A Soul That's Been Abused… c’est le blues de l’exorcisme, la voix des suppliciés, des oubliés, des résistants. Sheila Chandra et Yoko Ono complètent cet ensemble avec des formes vocales minimalistes ou incantatoires, entre mantras expérimentaux et cris de l’âme.