Histoire de Melodie Nelson

Histoire de Melody Nelson (1971) est sans doute l'œuvre la plus emblématique et la plus influente de Serge Gainsbourg. C’est un album-concept court mais dense (environ 28 minutes) qui mêle narration musicale, érotisme voilé, poésie provocante et une orchestration novatrice. Il est aujourd’hui considéré comme un chef-d’œuvre de la chanson francophone et un précurseur du trip-hop, du rock orchestral et de la pop cinématique.

  • Titre : Histoire de Melody Nelson

  • Sortie : mars 1971

  • Label : Philips

  • Durée : 28 min

  • Musiciens : Jane Birkin (voix de Melody), Jean-Claude Vannier (arrangements), guitaristes britanniques du groupe Jane & Heretics

Narration

L’album raconte en 7 titres l’histoire d’un narrateur (alter ego de Gainsbourg) qui heurte accidentellement à moto une jeune fille de 15 ans, Melody Nelson, avec sa Rolls-Royce. Il en tombe amoureux, l’initie à l’amour, avant qu’elle ne meure tragiquement dans un accident d’avion.

Morceaux

  1. Melody — longue introduction orchestrale et parlée, atmosphère envoûtante.

  2. Ballade de Melody Nelson — ballade sensuelle.

  3. Valse de Melody — touche d’ironie baroque.

  4. Ah! Melody — pièce courte et nostalgique.

  5. L’hôtel particulier — sommet de l’érotisme poétique.

  6. En Melody — instrumental free rock-jazz.

  7. Cargo culte — conclusion tragique et mystique, allusion aux croyances mélanésiennes.

Esthétique

  • Érotisme trouble : Relation ambiguë et asymétrique entre un homme mûr et une adolescente.

  • Narration à la première personne : entre cynisme, tendresse et obsession.

  • Mort et destin : L’amour est lié à la perte, la fin de l’histoire est une élégie.

  • Double musicalité : guitare électrique et basse rock très présentes (Herbie Flowers), contrebalancées par des arrangements orchestraux somptueux (Vannier).

Innovations

  • Album concept : extrêmement rare dans la chanson française de l’époque.

  • Production audacieuse : usage du spoken word, de la basse très en avant, du style cinématographique dans les arrangements.

  • Jean-Claude Vannier est crucial : ses cordes dissonantes, ses harmonies suspensives créent une atmosphère unique.

Réception

A l’époque, l’album passe inaperçu du grand public mais est salué par certains critiques. Jugé trop étrange, trop court, trop suggestif — il est difficile à classer. Depuis les années 1990 par contre, Il est considéré comme un chef-d’œuvre culte. Fortement réévalué, il influence Air, Portishead, Beck, Jarvis Cocker, Tricky, Massive Attack. De nombreux artistes l’ont cité comme source d’inspiration.

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