Martha Argerich

Martha Argerich (née en 1941 à Buenos Aires, Argentine) est l’une des pianistes les plus renommées du XXe et du XXIe siècle. Elle est célèbre pour sa virtuosité exceptionnelle, sa puissance expressive, et son intensité dramatique. Voici un portrait structuré de son parcours :

Parcours

  • Enfance prodige : Elle commence le piano à 3 ans et donne ses premiers concerts à 8 ans.

  • Formation européenne : Elle part en Europe adolescente pour étudier avec Friedrich Gulda, Nikita Magaloff, Arturo Benedetti Michelangeli, et Stefan Askenase.

  • Consécration : En 1965, elle remporte le prestigieux Concours international Chopin à Varsovie, à 24 ans — événement décisif dans sa carrière.

Répertoire

Elle excelle dans un répertoire large, avec une préférence marquée pour :

  • Chopin : Ballades, études, concerto n°1 (l’un de ses enregistrements les plus célèbres).

  • Ravel : Gaspard de la nuit (référence absolue).

  • Liszt, Schumann, Prokofiev, Rachmaninov.

  • Musique du XXe siècle : Bartók, Ginastera.

Interprétations denses, impulsives, pleines de feu, mais aussi d’une grande clarté d’articulation et de toucher poétique. Elle a parfois abandonné la scène solo, préférant la musique de chambre et les concertos, qu’elle juge moins solitaires.

Collaboration

  • Partenaire de musique de chambre recherchée : elle a joué avec Nelson Freire, Stephen Kovacevich, Gidon Kremer, Mischa Maisky, Renaud Capuçon, entre autres.

  • Elle a également beaucoup promu de jeunes pianistes : Gabriela Montero, Sergio Tiempo, ou encore son propre gendre, Stephen Kovacevich.

Enregistrements marquants

  • Ravel – Gaspard de la nuit / Prokofiev – Sonate n°7 (1960s) – virtuosité fulgurante.

  • Chopin – Concerto n°1 avec Claudio Abbado – une des références absolues.

  • Tchaïkovski & Prokofiev – Concertos avec Kondrashin et Dutoit.

  • Live from Lugano Festival (nombreuses éditions) – met en valeur son goût pour la musique de chambre.

Personnalité

Femme libre et insaisissable, elle s’est retirée plusieurs fois de la scène sans prévenir, parfois pour de longues périodes. Elle est également connue pour son engagement personnel auprès de jeunes artistes et pour avoir critiqué ouvertement la pression des concours. Elle a fondé et dirigé le Festival de Lugano, qui réunissait chaque été des musiciens de toutes générations pour des projets musicaux riches et conviviaux. Elle a eu plusieurs enfants, dont Stéphanie Argerich, qui lui a consacré un documentaire intime : "Bloody Daughter" (2012), offrant un portrait personnel, humain, parfois chaotique de cette grande artiste.

 

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