Roy Eldridge
Roy Eldridge, surnommé "Little Jazz", est l’un des trompettistes les plus influents de l’histoire du jazz.
Nom complet : David Roy Eldridge
Dates : Né le 30 janvier 1911 à Pittsburgh (Pennsylvanie, USA) – mort le 26 février 1989 à Valley Stream (New York)
Style
Pont entre le swing et le bebop : Eldridge est souvent vu comme le chaînon manquant entre Louis Armstrong et Dizzy Gillespie. Il a porté la trompette swing à un niveau de virtuosité, d’intensité et d’invention mélodique qui a directement influencé les pionniers du bebop. Il a un style flamboyant, un jeu très expressif, puissant, au phrasé rapide et nerveux, parfois agressif, avec un usage fréquent des registres aigus et des modulations audacieuses. Improvisateur hors pair, il était aussi reconnu pour sa capacité à "battre" les saxophonistes ténors dans les fameux "cutting contests".
Carrière
Années 1930 : joue avec diverses formations, notamment avec Teddy Hill, puis dirige son propre orchestre. Il s’impose dans la scène new-yorkaise.
1935–1940 : collabore avec Fletcher Henderson, Gene Krupa (dans le big band duquel il est l’un des premiers musiciens afro-américains intégrés), Artie Shaw…
1940s–1950s : fréquente le Minton’s Playhouse, lieu-clé du développement du bebop. Joue aussi en Europe après la guerre.
1950s–1970s : continue à tourner (notamment avec Norman Granz et le Jazz at the Philharmonic). Il enregistre de nombreux disques et reste actif jusqu’à la fin des années 1970.
Albums recommandés
"After You've Gone" – version explosive avec Gene Krupa.
"Let Me Off Uptown" (avec Anita O'Day) – un classique vocal/jazz.
"Rockin’ Chair", "Heckler’s Hop", "I Surrender Dear" – pour apprécier sa technique et son expressivité.
Albums live avec Jazz at the Philharmonic, pour saisir son énergie scénique.
Roy Eldridge a dû faire face à un racisme virulent au sein des orchestres blancs, ce qui rend son intégration dans le big band de Gene Krupa encore plus remarquable. Dizzy Gillespie disait de lui : « Roy était mon modèle. J’ai tout appris de lui. »