Elisabeth’s Piano Concerto
Concertos pour piano présentés au concours Reine Elisabeth 2025
Cette playlist rassemble quatre chefs-d'œuvre absolus du répertoire pour piano et orchestre, interprétés par des géants du clavier et soutenus par des orchestres d’exception. Prokofiev, Brahms, Rachmaninoff et Saint-Saëns. Ces quatres concerts furent présentés au Concours Reine Elisabeth de 2025 :
Johannes Brahms Concerto n. 2 en si bémol majeur op. 83
Wataru Hisasue, piano
Brussels Philharmonic, dir. Kazushi Ono
Sergey Rachmaninov Concerto n. 3 en ré mineur op. 30
Valère Burnon, piano
Brussels Philharmonic, dir. Kazushi Ono
Camille Saint-Saëns Concerto n. 5 en fa majeur op. 103
Masaya Kamei, piano
Brussels Philharmonic, dir. Kazushi Ono
Sergey Prokofiev Concerto n. 3 en ut majeur op. 26
Jiaxin Min, piano
Brussels Philharmonic, dir. Kazushi Ono
Les versions des Concertos de cette playlist sont ceux de :
Martha Argerich - Prokofiev
La playlist s’ouvre sur l’extraordinaire Concerto pour piano n°3 en ut majeur de Sergei Prokofiev, dans l’interprétation incandescente de Martha Argerich. Dès les premières mesures de l’Andante - Allegro, la pianiste impose son phrasé félin, incisif, presque orchestral, soutenue avec finesse par Charles Dutoit et l’Orchestre Symphonique de Montréal. Dans le Tema con variazioni, Argerich danse avec les motifs, entre ironie et fulgurance. Le final (Allegro ma non troppo) est un véritable feu d’artifice pianistique, à la fois clair et impétueux.
Claudio Arrau - Brahms
Le contraste est saisissant avec le monumental Concerto pour piano n°2 en si bémol majeur de Brahms, servi ici par Claudio Arrau. Sous la direction patiente de Carlo Maria Giulini, le jeu d’Arrau se déploie avec une noblesse méditative, notamment dans l’Andante, où le dialogue avec le violoncelle est bouleversant. Dans l’Allegretto appassionato, l’intensité ne cède jamais à l’emphase, et l’ultime Allegro grazioso s’achève dans une lumière apaisée. Un Brahms d’une gravité sereine, sans aucune ostentation.
Horowitz - Rachmaninov
La version de 1951 du Concerto n°3 en ré mineur de Rachmaninov, remasterisée en 2024, est un document historique. Vladimir Horowitz, alors au sommet de sa forme, fait exploser les limites du clavier sous la baguette ciselée de Fritz Reiner. Le premier mouvement est une épopée intérieure, tendue à l’extrême. L’Intermezzo touche à une forme de mysticisme lyrique, et le Finale, d’un vertige technique insensé, laisse l’auditeur à bout de souffle. Une interprétation légendaire, vertigineuse, habitée.
Jean-Philippe Collard - Saint-Saëns
Pour conclure, une bouffée de couleurs avec le Concerto n°5 “Égyptien” de Saint-Saëns, interprété par Jean-Philippe Collard. Ce concerto, souvent moins connu, est ici magnifié par l’élégance limpide du pianiste français et la direction vivante d’André Previn. L’Allegro animato a des accents quasi impressionnistes, tandis que l’Andante invite au rêve dans une atmosphère languide, presque méditerranéenne. Le Molto allegro final, d’une joie rythmique contagieuse, clôt la playlist sur une note d’exubérance légère et raffinée.