Explorasia

Cette playlist est un hommage au voyage “Explorasia” des auteurs, réalisé durant 2 ans (de 1986 à 1988), sac au dos en Asie. C’est l’Asie vécue les nuits dans les gares, le vacarme des bus cahotants, les regards échangés avec ceux qui n’avaient pas la même langue, mais la même curiosité.

En partant “voir le monde”, nous sous sommes laisser traverser par lui. Cette playlist raconte la lenteur du transsibérien, le choc du Japon millimétré, la Chine rouge, le souffle des plateaux tibétains, les cratères indonésiens, l’Inde mystique et les treks épuisant dans l’Himalaya au Népal.

Les musiques comme jalons

Chaque morceau est une rémanence sensorielle. Le son agit comme une clé : il ouvre des portes qu’aucune photo, qu’aucun récit écrit ne pourrait ouvrir.

  • Le chant de gorge de Shu-de et la puissance du Red Army Choir donnent une voix à la force tellurique des peuples : Touvains, Mongols, Chinois. On entend dans leurs chants le souffle des montagnes et le silence des steppes.

  • Trilok Gurtu, Hari Prasad Chaurasia, et Shivkumar Sharma font résonner l’Inde des rivières sacrées, des ghats de Bénarès, des trainées d’encens et des après-midi moites. On imagine les trains bondés, les heures d’attente, les rencontres qui ne s’oublient pas.

  • Suara Parahiangan, Mojang Priangan, et L.S. Kancana Sari nous ramènent en Indonésie — Java, peut-être, ou Sumatra — avec leurs structures cycliques, mélanges de rigueur rituelle et d’élan fluide.

  • Yungchen Lhamo ou Tony Scott sont des voix d’en-haut : le Tibet, l’air raréfié, la prière en silence.

  • Anoushka Shankar (plus contemporaine mais intimement liée à Ravi Shankar et donc au monde d’alors) représente l’Inde savante, celle qui enseigne par la musique.

Ce voyage ne s’est pas fait dans l’urgence. Il s’est étiré deux ans comme un raga. Il s’est déroulé à la vitesse des pas dans les ruelles, des escaliers de temple, des kilomètres de pistes et des jours de silence. Le voyage "Explorasia", telle que cette playlist le raconte, n’est pas seulement une aventure géographique, c’est une réminiscence d’’une expérience vécue à deux, à la bonne échelle : celle de l’écoute, de la marche, du regard. Cette musique est ce qui reste quand les noms des lieux s’effacent au profit d’une transformation durable de soi.

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