Jazz at Night
Cette playlist est une immersion dans la nuit jazz, une ode au languissement et aux heures suspendues. Elle évoque les ruelles vides, les pensées longues et les amours inachevés.
Jazz nocturne : une esthétique du murmure
Cette liste est un souffle feutré, une émotion retenue. Le saxophone est roi, mais il ne rugit pas, il chuchote et soupire, il tient la note tenue plus longtemps.
Gerry Mulligan ouvre la danse, avec son sextet : “Night Lights” et “In The Wee Small Hours...” installent d’emblée une atmosphère bleutée, presque cinématographique. C’est le jazz des lampadaires, des nuits sans paroles.
Miles Davis et John Coltrane y sont présents dans leur versant le plus lyrique, presque fragile : “My Funny Valentine”, “Once Upon a Summertime”, “I Fall In Love Too Easily”. Chaque note semble posée sur la pointe des pieds.
Ben Webster, Coleman Hawkins, Lester Young, Ike Quebec, Dexter Gordon... tous les géants du saxophone à l’ancienne, avec ce grain chaud, comme du cuir patiné, apportent leur touche : un jazz qui a du vécu, mais jamais d’amertume.
Gene Ammons, Lou Donaldson, Sonny Stitt ou Stan Getz ajoutent chacun une teinte, un accent, comme autant de facettes d’une même solitude tendre.
Et puis des surprises : Camélia Jordana & Erik Truffaz, ou Stefano Di Battista, apportent une modernité légère, comme une respiration contemporaine dans cette architecture d’élégance.
Parfaite pour les nuitées de lecture ou d’écriture, les conversations lentes ou les moments où l’on a besoin de se retrouver avec soi-même. C’est une musique de solitude sans désespoir. De tendresse sans illusions, qui vous enveloppe, doucement, comme une couverture…