Is Mao still alive ?

Une playlist à la frontière

Cette playlist trace une ligne invisible entre deux mondes : celui, futuriste et synthétique, de Jean-Michel Jarre et celui, organique, vocal, enraciné, des musiciens traditionnels chinois.

Mais cette ligne ne sépare pas : elle tisse un pont. Cette musique ne veut pas classifier, mais traverser, mélanger. Elle ne revendique pas vraiment une identité,  elle invente un espace de rencontre, une Asie mentale et méditative et vibratoire.

  • Jean-Michel Jarre, avec “Fishing Junks at Sunset” ou “Souvenir de Chine”, compose une Chine idéalisée, contemplative, vue à travers le prisme du rêve européen — mais avec sincérité et humilité. Ses versions live, plus texturées et élancées, magnifient la mélancolie synthétique.

  • The Guo Brothers ajoutent un ancrage plus traditionnel, plus direct. “Soldiers of the Long March” évoque l’histoire, le souffle collectif, le déplacement des peuples.

  • Sa Dingding, omniprésente, est la voix du futur sacré : ses morceaux comme “Alive (Mantra)” ou “Capricorn” chantent une spiritualité moderne, synthétique, hypnotique — à la fois ancestrale et pop.

  • Jah Wobble & The Chinese Dub Orchestra plongent dans la dub transculturelle, où les basses anglaises s’entrelacent aux timbres chinois. C’est une transe posée, patiente, pleine d’échos et de silences féconds.

  • Le Silkroad Ensemble, sous l’impulsion de Yo-Yo Ma, avec “Rainy Day”, referme la boucle : c’est la musique comme transmission fluide, comme fil entre les rives du monde.

Un monde lent, flottant, connecté

Il y a ici une volonté de paix, de lenteur lumineuse, d’écoute sans dogme. Ce n’est ni de la “chill world music”, ni un exercice académique : c’est une playlist qui cherche l’accord profond entre l’humain, les résonances ancestrales, et l’architecture électronique. À travers elle, la Chine devient plus qu’un pays : elle devient une mémoire sonore, un lieu intérieur où la technologie et la sagesse ancienne ne sont pas en opposition, mais en conversation. Cette playlist ne parle pas de la Chine comme d’un objet, mais comme d’un espace calligraphique.

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