Ôtrium - Quentin Ghomari
Ôtrium
Le trio Ôtrium, formé par Quentin Ghomari (trompette), Yoni Zelnik (contrebasse) et Antoine Paganotti (batterie), fait partie de ces formations rares qui redonnent au jazz de chambre sa densité poétique. Tout dans ce projet respire la retenue, la maîtrise du vide, la confiance dans le souffle et dans l’instant. Loin des excès d’énergie ou des débordements virtuoses, Ôtrium avance comme un organisme vivant : chaque note semble écouter la suivante avant de naître, chaque silence compte autant que la phrase qu’il interrompt.
Quentin Ghomari
Quentin Ghomari est un trompettiste français, actif dans le jazz contemporain. Il a fait ses études au Conservatoire national supérieur de musique et de danse (CNSM) de Paris. Il est membre du collectif rouennais Les Vibrants Défricheurs, et a participé à de nombreux projets collectifs (notamment Papanosh) en tant qu’interprète et compositeur. Son premier disque en tant que leader sort avec le trio Ôtrium (avec Yoni Zelnik à la contrebasse et Antoine Paganotti à la batterie). Le nom Ôtrium est évoqué comme contraction de Otium (terme latin signifiant l’oisiveté, le temps libre) et trio. Le style de sa musique est décrit comme « acoustique, brut, et d’un son clair, mettant en avant les phrases mélodiques, le silence, l’échange et la spontanéité » dans la promotion des concerts d’Ôtrium. Parmi ses collaborations, il joue comme sideman dans des groupes comme Ping Machine, ou participe à des projets avec Pierrejean Gaucher, Laurent Cugny (tentet), Leïla Olivesi, Diego Imbert, César Poirier, etc. En 2025, il publie l’album Ôtrium — Deuxième Mouvement avec Antoine Paganotti et Yoni Zelnik.
Antoine Paganotti
Antoine Paganotti est un batteur et chanteur de jazz français, né en 1972. Il vient d’une famille artistique : son père est le bassiste Bernard Paganotti , sa sœur est la chanteuse Himiko Paganotti. Il a d’abord étudié le piano dès l’âge de 9 ans, puis a commencé à jouer de la batterie de façon autodidacte à l’adolescence, tout en apprenant les bases auprès d’un professeur au conservatoire. Il a été actif dans le groupe Magma (groupe de rock progressif / zeuhl) : de 1999 à 2008, il fut chanteur principal du groupe aux côtés de sa sœur. En plus de son rôle vocal, il continue à évoluer comme batteur dans le jazz, collaborant avec de nombreux musiciens et formations. Il participe à l’album Ôtrium (avec Quentin Ghomari et Yoni Zelnik). Il figure sur une discographie assez active, avec des albums variés : par exemple l’album Wanted (Etienne Déconfin / Viktor Nyberg / Antoine Paganotti) sorti récemment. Il est classé dans le style post-bop dans certaines bases de données jazz.
Yoni Zelnik
Figure discrète mais incontournable du jazz français, Yoni Zelnik incarne l’art de l’écoute et de la retenue. Né à Haïfa en 1975 et formé au CIM à Paris, il s’est imposé comme l’un des contrebassistes les plus recherchés de sa génération, accompagnant Youn Sun Nah, Géraldine Laurent, Laurent Coq, Yonathan Avishai ou encore Pierre de Bethmann. Son jeu se reconnaît à cette tension subtile entre ancrage et respiration : chaque note semble pesée, chaque silence a du sens. Chez lui, la contrebasse n’est pas un pilier immobile mais un espace mouvant où la mélodie s’écrit en creux. Dans le trio Ôtrium, aux côtés de Quentin Ghomari et Antoine Paganotti, il révèle toute l’ampleur de cette approche : sans piano, c’est à lui qu’il revient de tenir la ligne harmonique, de donner souffle et direction à la musique. Zelnik cultive un son clair, chaleureux, presque introspectif. Il appartient à cette famille de musiciens pour qui la virtuosité n’a de valeur que si elle sert le partage. Son art n’est pas celui de la démonstration, mais de la justesse : un équilibre rare entre discrétion et densité, entre rigueur et poésie.